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"Dis à celui qui hésite, balbutie

étranglé par la crainte des mots

Lèvres béantes tu es, assoiffées

Privées de mots...

Appels inquiets muets tu es...

Orphelin des mots...

trève de silence, d'absence

Vas-y, ose quelques mots...

Dis... Crie... Gémis

Souffre et meurs dans les mots"

M'naouar Smadah

Poète tunisien né le 17 septembre 1931 à Nefta - 28 décembre 1998

Il était écrivain et journaliste, poète, musicien, compositeur, mais surtout militant et homme libre. 

Arrêté par les forces de l'occupation le 24 mars 1953, il publiera tour à tour à partir de 1954 : Le Paradis Violé ou confisqué, Aube de la vie (confisqué le 8 mars 1955 par l'autorité coloniale), Guerre contre la faim (paru en 1955), Les Martyrs, puis Lutte (en 1956), Naissance de la libération, et en 1958 : l'Ange est de retour.

photo : la Corbeille de Nefta.

 Contact : cherif.a@gnet.tn

téléphone 00216.97.49.14.94 

Location ici : Bienvenue à Hammamet (Tunisie) 

Hiver

La terre manque à son printemps

Ni herbe à la surface ni mouette sur l'eau

La dernière femme revient de la maison des sources

Ni bracelet dans les mains ni henné sur les paumes

Ni santal dans les braseros allumés

Ouvre donc le royaume de l'âme et dis : 

ô terre ! ô plaines ! ô chevaux rentrez

Toutes ces saisons se serrent dans mon sang.

Mohammed Ghozzi in Littérature de Tunisie

Revue Europe, octobre 1987

Mohammed Ghozzi est né à Kairouan en 1949. Il publie des poèmes simples, où il met en scène les éléments de tous les jours, du quotidien populaire.

"Dans l'air chaud, des senteurs connues traînaient les senteurs du pays bédouin, aux soirs d'été : fumée de thuya ou de génévriers, odeurs de peaux de bouc, de goudron, de chairs bronzées en moiteur.

Et moi, je goûtais la volupté profonde de la vie errante, la joie d'être seule, inconnue sous le burnous et le turban musulmans, et de regarder en paix le jour finir en des lueurs rouges sur la simplicité des choses, dans ce village où rien ne me retenait, et que j'allais quitter à la tombée de la nuit"

Isabelle Eberhardt (Notes de route, Maroc, Algérie, Tunisie)

Née en 1877 à Genève, elle parcourt le Sud algérien, adopte la religion musulmane, et partage le quotidien des bédouins. Elle meurt à 27 ans en plein désert dans la crue d'un oued à Aïn Sefra en 1904.

"La paix, c'est la véritable rencontre de l'Autre dans sa vérité, c'est l'acceptation totale de sa différence." 

                                                          Hédi Bouraoui (Vers et l'Envers)

né le 16 juillet 1932 à Sfax, Hédi Bouraoui a été éduqué en France. Le Français est sa langue maternelle. Il se définit d'abord comme un auteur de poèmes, romans, nouvelles, contes et essais. Mais il est également un critique littéraire à la renommée internationale : littérature française du XXe siècle, littératures francophones, Ontario français, Maghreb, Afrique sub-saharienne, Caraïbes, tout comme il fut un enseignant passionné.

Son site web : http://www.hedibouraoui.com/index.php

(photo wikipedia, Médina de Sfax, auteur : Moumou82)

"...La rose des sables est un tombeau

où le Sahara naît et meurt.

Serait-il possible donc de tromper

l'eau qui la lave,

le soleil qui l'éteint,

le vent qui en tire de l'or ou des feuilles ?

Serait-il possible d'habiter la mort qui habite la nuit de la rose close ?..."  

Moncef Louhaibi

Né en 1949 à Kairouan Moncef Louhaibi est Professeur de langue et littérature arabes en Tunisie. Il est l'auteur de courts-métrages, documentaires et fictions : Devant les portes de Kairouan ou Pays qui me ressemble, et En attendant Averroès. Parmi ses nombreux écrits, De la mer viennent les montagnes est paru en 1991, Métaphysique de la rose des sables en 2000 (Prix Chabbi) et Les biens de la dame qui a oublié de grandir en 2010.